Réaliser des panoramas sous-marins

Bonjour Les Amoureuses / eux 💋 du Monde du Silence 🐳

Pourquoi faire des panoramas sous l’eau ?

Nous savons que sous l’eau, plus nous nous rapprochons de notre sujet, meilleure sera la qualité de la photo car il y aura moins d’eau, moins d’absorption, moins de particules, …. entre le sujet et l’objectif. Malheureusement, même avec les objectifs les plus grand-angle, il arrive un moment où le sujet déborde de l’image. Si nous reculons, pour avoir tout le sujet, nous retrouvons nos limites précédentes. L’idées est donc de créer une image du sujet, non pas avec une photo, mais avec plusieurs photos.

Introduction

Avec plusieurs photos séparées, nous aurons besoins de les mettre ensemble pour n’en faire qu’une. Pour cela nous aurons besoin d’un logiciel. Bien qu’il en existe de très performants pour la création de panoramas de très haute qualité (ex. PTGUI), Lightroom propose directement dans ses menus  la possibilité de créer une photo panoramique à partir de plusieurs photos. Il y a bien des situations compliquées dont il ne se sortira pas, néanmoins, en respectant certaines règles simples, vous lui apporterez des photos qui permettront l’assemblage du panorama.

Il existe d’autres possibilités encore plus faciles qui ne seront pas toujours aussi efficaces du point de vue du résultat.

Passons cela en revue

Les panoramas directement dans l’appareil
Panorama créé avec le mode idoine du Sony RX100M5 + Pré-lentille Nauticam WWL-1

Certains appareils photos offrent la possibilité de créer une photo panoramique, directement à la prise de vue. Que ce soit avec un compact ayant la fonction ou un smartphone dans un caisson, il y a différentes possibilités. Malheureusement, il y a quelques limitations.

  1. Il faut déplacer l’appareil en continu, ce qui exclu l’utilisation de flashs. Il faut donc faire cela en lumière naturelle ou avec des éclairages continus (lampes) qui a une portée limitée.
  2. Comme nous devons être assez proches et que nous  déplaçons l’objectif, les « erreurs de parallaxe » risquent d’être assez fréquent. La photo aura des « ratés ». 
  3. La photo obtenue est alors en JPEG avec les limitations liées à ce format.

Néanmoins, cela peut être une façon intéressante de se mettre à ce type de photo et de voir ce qu’il est possible d’en tirer.

Nous avons ici des exemples de panoramas pris en Zélande lors d’une journée ensoleillée d’automne. Si le lieu se prêtait bien à l’exercice et que j’ai fait attention à faire un déplacement continu et fluide, vous noterez les effets de « fantôme » ou de « doublons » dans les huitres et les algues. Lightroom ajuste au mieux certains éléments et les autres sont décaler pour y parvenir. De plus la qualité du JPG est assez médiocre avec ce type de prise de vue.

Panorama créé avec le mode idoine du Sony RX100M5 + Pré-lentille Nauticam WWL-1

 

Panorama créé avec le mode idoine du Sony RX100M5 + Pré-lentille Nauticam WWL-1
Effet fantôme avec le mode « Panorama » du compact Sony RX100M5

Probablement que les éléments sont trop proches et que j’ai pivoté trop à bout de bras comme sur terre. Il faut donc plus pivoter sur un axe qui passe au milieu de l’objectif ou du complément optique. Si cela ne suffit pas, s‘écarter un peu du sujet (ici, le tombant) pour limiter cet effet de doublon. Evidement, en s’écartant, on perdra en couleurs, en netteté, en contraste et en piqué.

A noter: en mode panorama, l’objectif de l’appareil est figé en 24 mm. Or à cette focale les extrémités du pare-soleil du pré-objectif sont visibles dans les extrémités créant du vignetage. Heureusement, cela ne se voir pas dans le résultat final. Le logiciel de création du panorama inclu dans le SonyRX100M5 ne semble pas en tenir compte. Ce qui est une bonne nouvelle.

En conclusion, si ce mode automatique fonctionne très bien en terrestre car il est très généralement utilisé pour créer des panoramas de paysages dont les éléments sont par définition distants, l’utilisation sous l’eau ne donne pas d’aussi bon résultats.

Je compte néanmoins faire d’autres essais pour limiter ces effets de doublons en faisant encore plus attention à l’axes de rotation.

Autre équipement

Lorsque vous voulez créer des panoramas en assemblant différentes photos, il faut prendre en considération les éléments suivants: avoir un angle de vue aussi grand que possible, c’est à dire un objectif avec une focale la plus petite possible. Voici donc les possibilités qui s’offrent à vous:

  • Un objectif « Fisheye ». Vous aurez la plus grande couverture (et le plus de déformations)
  • Grand-angle rectilinéaire. Quelque chose aux alentour d’un 16 mm
  • Grand-angle humide que l’on ajoute à l’appareil photo (comme avec le Sony RX100M5 dans le caisson Nauticam)

Avec cela vous êtes prêts à construire vos panoramas. Voyons en pratique quels sont le points à ne pas manquer.

Techniques
La position

Tout d’abord, il faut que l’appareil bouge le moins possible. Idéalement, il devrait juste tourner sur un axe vertical (pour un panorama horizontal) qui passe par l’avant de l’objectif. Ceci pour minimiser l’effet de parallaxe: le fait que deux objets distants ne sont pas alignées de la même façon sur deux photos différentes.

Le recouvrement

Chaque photo prise doit contenir au moins 1/3 de la photo précédente (disons 20-35%, moins il y a de recouvrement, plus la probabilité que la création du panorama rate est élevée). Cela permet au logiciel de montage d’avoir plus de points de repère et de « bricoler » les raccords de façon invisible à l’œil nu. A l’inverse, avec un recouvrement trop faible, le logiciel vous fera savoir qu’il n’a pas pu trouver de correspondance entre les photos.

Les deux images ont environ 50% en commun. La partie droite de l’image de gauche correspondant à la partie gauche de l’image de droite 😉🤣

A noter que pour les fish-eye, vu les déformations produites, il est nécessaire d’avoir un recouvrement plus important (40-50%) et de couvrir un espace « hors-sujet » plus important également. Sinon, après « collage » des photos, il y aura des espaces blancs autour qu’il faudra « combler » avec photoshop ou bien il faudra recadrer. Dans ce dernier cas, s’il n’y a pas suffisamment de contours, vous couperez dans le sujet. Or, c’est justement ce que l’on voulait éviter avec un panorama.

L’image de gauche est le résultat du collage de 4 images. Les propriétés optiques créent une image inhabituelle. Lorsque que l’on cadre à l’intérieur, on coupe dans l’image. Il faut donc s’assurer que le sujet sera encore entier.
L’exposition

Préférez votre une exposition manuelle pour éviter d’avoir des variations importantes d’une photo à l’autre pour des zones qui se recouvrent. Bien que les programmes gèrent plutôt bien ces différences en général, il arrive tout de même que des couleurs, des variations d’exposition produisent des effets de « bandes verticales »  plus claires ou plus sombres avec une colorimétrie variable.

Outre la difficulté technique sous l’eau, faire un panorama-collage d’un grand nombre de photos (10 ou plus) ne garanti pas une belle image.

Orientation et proportion

Prendre en orientation verticale 5 à 7 images dans un déplacement horizontal donne en général de bons résultats. Cela permet de produire des image d’un rapport d’environ 16:9 qui est classique pour un écran de télévision. Nous pouvons produire des images plus allongées, cependant il faut faire attention à ne pas créer une image qui serait trop étroite (aplatie) car elle s’apprécierait plus difficilement. Cela pourrait par contre être un format intéressant pour faire une présentation dans un diaporama où la photo se déroulerait.

Conseils pratiques
  • Tourner en laissant l’avant de l’objectif au même endroit … tant que faire se peu (éviter la parallaxe)
  • Ne pas avoir trop d’éléments fort proches de l’objectif
  • Ne pas changer l’exposition entre les différentes photos (exposition manuelle). Le mode auto (P,A,S) peut fonctionner selon la capacité de Lightroom a bien lisser les écarts d’exposition.
  • Avoir entre 30 et 50 % de recouvrement entre deux photos
  • Ne pas hésiter à prendre un panorama plusieurs fois (faire plusieurs essais / prises de vues)
  • Prendre son temps pour faire les prises de vue:
    • laisser le temps aux flashs de recycler pour avoir un apport de lumière artificielle qui est constant (le mode manuel est aussi à privilégier)
    • bouger lentement pour éviter des mouvements de caméra et d’eau importants qui créeront du flou à l’image
    • En Bref, éviter le rush
  • Être stable lors de la prise de vue 
  • Garder les différents éléments à la même distance du dôme
    • pour que l’éclairage et les couleurs soient plus constants
    • pour éviter des problèmes d’assemblage (perspectives et parallaxe)
  • Apprendre à faible profondeur en lumière ambiante pour éviter la difficulté qu’ajoute la lumière artificielle

Cela demande de la pratique pour acquérir la technique mais aussi la vision artistique de ce qui pourra bien donner en panorama.

Cas particuliers
Pano 2 photos

Lorsque le sujet est intéressant et grand, trop grand pour avoir l’ensemble dans le cadre, cela peut être le moment de faire un pano avec deux images.  Nous pouvons faire deux prises Gauche et Droite ou Haut et Bas. Notons que le résultat peut être un peu carré… Ce qui n’est pas si mal pour Instagram 😉

En bref, lorsque votre objectif semble trop étriqué, pensez à faire un panorama avec juste deux prise de vue. 

Sur Lightroom

Dans Lightroom, il suffit de sélectionner les différentes photos devant créer un panorama et de faire un « clic droit » pour faire apparaître un menu contextuel. Là vous choisissez « Fusion de photos » puis « Panorama« . Le raccourci est « CTRL+M » sous Windows ou « CMD + M » pour les Mac.

Lightroom va alors proposer un panorama. S’il n’arrive pas à vous proposer un résultat, n’hésitez pas à essayer une des 3 options:

  • Sphérique
  • Cylindrique
  • Perspective

L’échec d’une des méthodes de projection ne présage pas forcément de l’échec avec les autres.

Ici, seule l’option perspective donne un résultat. Les deux autres options ne permettent pas à Lightroom d’y arriver, alors que PTGUI n’a pas de souci.

Le résultat est un fichier DNG. L’avantage de ce format est qu’il permet de faire des ajustements à postériori. C’est une forme de RAW standard, normalisé par Adobe. DNG veut dire Digital NeGative

Comme les résultats ne sont pas toujours probants:

  • il faut essayer différentes projections car si certaines ne donnent rien, d’autres peuvent produire un bon résultat
  • le résultat obtenu ne contient pas toujours toutes les photos. LR ne vous avertit pas que certaines photos n’ont pas été incluses dans l’image finale
Avec PTGUI

Avec un logiciel dédié vous pourrez obtenir de meilleurs résultats. Parfois au prix d’une intervention manuelle pour indiquer des éléments communs entre deux photos. L’acquisition du savoir faire avec ce type de logiciel n’est pas forcément intéressant si vous ne l’utilisez que pour des panorama sous-marin de façon occasionnelle.

Par contre si vous souhaitez allez plus loin comme obtenir des images de grandes qualité ou des sphères virtuelles, ce type de logiciel est incontournable.

Panorama obtenu avec PTGUI
En conclusion
  • Si sur terre les panoramas sont assez faciles à réaliser avec un appareil photo qui contient cette option ou avec sont téléphone, sous l’eau le taux de réussite n’est pas aussi élevé. Ceci principalement par la proximité des sujets d’avant plan qui créent de la parallaxe car nous n’avons pas les dispositif terrestre (pied, rotule nodale, …)
  • Ensuite, l’outil de d’assemblage de Lightroom n’est pas aussi performant que ceux de de logiciel dédiés offrant le savoir faire de plus de 20 ans d’évolution.
  • Les améliorations se trouveront dans l’expérience acquise dans la prise de vue grâce à la pratique et l’utilisation de logiciels dédiés comme PTGUI (c’est celui que j’utilise, mais il y en a d’autres). Les outils nécessitant moins de temps investis. Néanmoins ils se heurteront toujours à la qualité de la prise de vue.
  • L’amélioration de la technique de prise de vue est la voie à préférer pour tirer la quintessence de ce type de photographie

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