Bonjour les Amoureuses / eux 💖 du Monde du Silence🦈
Via ma chaine Youtube, Denise me posait la question de l’intérêt des anneaux réducteurs pour les flashs Retra. J’ai ces anneaux depuis plusieurs mois sans avoir pu les utiliser (ou mis la priorité). Lors de ma dernière plongée en Zélande, j’ai voulu tester la différence et cela vaut la peine ! Je vous explique pourquoi.
Présentation
Ces anneaux ne sont pas aussi réducteurs que des snoots. J’ai l’habitude des snoots pour les photos macro proche du rapport 1:1 car les sujets sont petits et donc pour avoir cet effet de mise en évidence, il faut une source très limitée en taille. Il est vrai que j’ai tendance à utiliser les objectifs à leurs extrêmes. Ceci me limite de facto donc dans mes compositions.
Ce que je veux dire c’est que lorsque je plonge avec un objectif Macro, comme le 60 mm, je fais de la macro ou de la super macro, mais peu de proxy. Or, c’est justement dans ces conditions que les anneaux de réduction des flashs ont tout leur intérêt. Ils permettent de faire comme des snoots, mais en plus large pour des sujets cadrés plus larges.
Résultats
Lorsque la visibilité n’est pas bonne, ils limitent l’éclairage des particules tout en permettant d’éclairer un sujet qui est pris d’un peu plus loin comme un crabe, une ascidie de plein pied, un sujet dans son environnement, …
En dehors de mauvaises conditions, il permet également de limiter l’éclairage de l’arrière plan et de donner plus de poids (masse visuelle) au sujet principal. Comme le passage de la lumière se fait par un trou plus grand que pour un snoot, cela donne un effet plus graduel, moins marqué, plus naturel.
C’est un vrai « plus » que j’ai découvert grâce à l’interpellation de Denise que je remercie et qui par cet article aura également les réponses en images à ses questions.
Etude de cas
Le crabe
Avec ce premier exemple du même crabe pris au même endroit, nous voyons clairement que l’arrière-plan est plus présent lorsque les anneaux sont absents. De même la photo est moins contrastée, moins colorée en l’absence des anneaux. Il n’y a pourtant pas de traitement, de changement dans les paramètres entre les deux photos. Cette différence est due par la réduction de la diffusion de la lumière du flash dans l’eau et les différentes particules. Il y a donc une nette amélioration de la qualité de l’image offerte par l’utilisation des anneaux.
Les didemnums sur l’huitre
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Cette photo n’est pas terrible car elle est un peu brouillon dans sa composition. Néanmoins, comme dans l’exemple précédent, nous pouvons clairement voir le bénéfice de ces anneaux: meilleur éclairage, mise en évidence, moins de voile sur la photo.
Paradoxe ?
Nous pouvons aussi remarquer ici que, paradoxalement, les photos avec les anneaux montrent plus de particules. Ce paradoxe n’est qu’apparent.
- Lorsque le fond est plus sombre, on voit mieux les particules. Or les anneaux assombrissent ce qui n’est pas éclairé. Sur les photos sans anneaux, l’arrière-plan plus clair, camoufle une partie des particules. Oui … mais alors cela contredit l’intérêt avancé précédemment ?
- Pas forcément. Cela dépend de l’utilisation. Mon flash était un peu éloigné et mal positionné. En rapprochant et positionnant mieux le flash, il est possible de limiter cela. A noter que pour chaque photo je manipule le flash, le caisson, mes bras. La position peut changer entre les deux prises, même si j’essaye de l’éviter.
Néanmoins, lorsqu’il y a beaucoup de particules, avec ou sans anneaux, nous en aurons. L’utilisation des anneaux permettra d’améliorer la qualité de l’éclairage et de mettre en avant le sujet. S’il y a néanmoins des particules dans la partie sombre, cela se corrige très facilement en post-production. Avec Lightroom, vous avez le choix entre le filtre radial et le pinceau de retouche avec lesquels vous pouvez assombrir et donc faire disparaître les particules. Pour les plus grosses qui resteraient, quelques cops de retouche localisée et on n’en parle plus. Durée de l’opération: entre 30 secondes et une minute. Vous faites cela pour les meilleures photos, celles dont la composition vous plait le plus. Inutile de publier 5 ou 6 photos du même sujet avec de petites variations. Soyez sélectifs.
L’ascidie plissée (Styela clava)
Avec cette photo que je n’ai prise qu’avec les anneaux, j’ai voulu faire une prise de vue en contre-plongée (je suis plus bas que le sujet) comme avec un grand-angle mais avec le cadrage serré d’un objectif macro (toujours le 60 mm). Ce n’est pas facile: il faut trouver un sujet qui se détache suffisamment et autour duquel il est possible de se placer en contrebas. Ensuite, j’ai intentionnellement éclaircit l’arrière-plan en augmentant le temps de pose (ralentir la vitesse) et en poussant un peu la sensibilité. Ceci afin de laisser passer plus de lumière et faire apparaître l’ambiance « vert-brun-jaune » de l’eau. J’ai choisit de monter les ISO plutôt que d’ouvrir le diaphragme pour garder une bonne profondeur de champs et avoir le sujet bien net.
On note également que je n’ai qu’un seul jeu de réducteurs et que je n’utilise qu’un seul flash. Cela se voit car il y a une légère ombre à droite. Ce n’est pas un souci car le positionnement est correct et cela donne une petite ombre qui apporte de la profondeur, du relief à l’image. Par contre dans les photos précédentes des ascidies coloniales (didemnums), les ombres sont plus marquées et un peu dérangeantes. Un deuxième jeu pour mon deuxième flash (ou un travail plus poussé sur le positionnement du flash) permettrait d’améliorer la photo.
Conclusions
Les anneaux de réduction modifient la lumière et les photos obtenue de différentes façons:
- Ils limitent l’angle de dispersion de la lumière, le cône de couverture du flash. C’est sa première caractéristique qui entraîne les améliorations suivantes.
- Ce qui entoure le sujet est moins éclairé, le sujet est donc mis en évidence.
- Les particules sont moins présentes car moins éclairées puisqu’il y a un cône de lumière restreint (comme les snoots mais en plus large).
- Le sujet, la photo est plus nette, plus colorée car il y a moins de lumière qui diffuse dans l’eau et ses micro particules. L’image est moins voilée, plus piquée.
Notez également que si vous n’avez pas d’anneaux de réduction pour vos flashs, vous pouvez très bien en fabriquer avec des bouteilles en plastique que vous opacifiez avec du papier « adhésif fort » noir. Vous pouvez sans doute aussi imaginer d’autres façon de créer cet accessoire. Vous avez alors l’opportunité de tester différents diamètres d’ouverture pour observer les résultats. Les anneaux de chez Retra ont simplement l’avantage d’avoir déjà été pensés et préparés pour le transport et la modularité: les différents anneaux s’emboitent pour rétrécir par palier le diamètre d’ouverture.
Voilà qui clôture cette présentation. J’espère qu’elle répondra à vos questions (et celles de Denise 😉) et vous donnera envie d’essayer de nouveaux accessoires qui modifient votre éclairage.
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Bonjour, avec le temps êtes vous toujours OK pour les cones Retra, ou préférez vous les « Snoot » car je dois investir!!!!
Vous utiliser le 60mn, je possède que le 105 macro Nikkor sur un D 750, est-il utile d’investir sur un 60mm pensez vous ? et le cone fonctionnera t’il de la même façon, champ plus restreint, donc surement plus de lumière…. Ai-je raison..
Merci pour les réponses.
Denise
Bonjour Denise,
J’utilise pas mal les cônes / anneaux de réduction Retra ainsi que leur snoot LSD avec mon 60mm macro en zélande car la visibilité est souvent faible. Le 60mm me permet d’être plus proche et de limiter la quantité d’eau entre l’appareil et le sujet. Le 105 est utilisable en mode de MAP manuelle (en zélande). Lorsque la visibilité est bonne, je préfère le 105 qui me permet de photographier des sujets plus timides, même si retrouver le petit sujet est plus délicat. Le 105 permet aussi d’utiliser plus facilement des bonnettes de grossissement plus important car la distance est plus grande.
Concernant le choix entre les anneaux et le snoot LSD (ou un autre) cela dépend de ce que vous voulez réaliser.
Les anneaux permettent d’avoir une zone éclairée plus large. Cela s’apparenterait un peu à un fort vignetage.
Le snoot LSD (ou un autre) offre une zone plus étroite: une zone de lumière sur un fond noir. Avec les petits caches du LSD, il est possible de faire des effets en super-macro.
Si je devais résumer, je dirais:
– Les anneaux c’est plus pour limiter les particules et moins pour un effet artistique
– Le snoot est surtout artistique tout en limitant l’éclairage des particules
J’espère que ces éléments vous permettront de choisir.
Bien cordialement,